L’égoïsme de nos gouvernants

L’égoïsme de nos gouvernants, leur volonté de se maintenir à tout prix au pouvoir, leur désintéressement de la chose publique, leur mainmise sur les richesses du pays, et leur mauvaise gestion ont fait tout le reste à tel point que la plupart des pays africains, retombés dans un déclin certain et leurs peuples dans la pauvreté et la misère, ont été colonisés, sous diverses formes par les pays européens qui connurent, au même moment, un développement exceptionnel, grâce à la révolution industrielle qu’ils ont réussie. Cette colonisation subsistera plus d’un siècle pour certains pays et il a fallu l’émergence d’une génération de réformateurs, une élite cultivée, nationaliste et patriote qui, ayant fréquenté les Universités européennes pour la plupart, et influencée par l’esprit démocratique qui prévalait dans ces pays, revendiqua l’indépendance de leur pays, utilisant pour la plupart, et à cet effet, plutôt le verbe que l’épée. Cette génération donna à l’Afrique des chefs charismatiques qui ont introduit des réformes salvatrices, essentiellement dans le secteur de l’enseignement et des connaissances, dans le but de rattraper tout le temps perdu et participer, avec les pays développés, à l’évolution de la civilisation universelle.
Nos jeunes qui ont balayé les dictateurs et leurs cliques en répondant à leur conscience qu’ils peuvent changer les pays et se transformer eux aussi en véritables acteurs de l’histoire sauront reprendre l’initiative et montrer au monde que la révolution africaine a vaincu grâce à leur volonté et que la démocratie triomphera à l’avenir. Car l’avenir se construit avec les jeunes, pour les jeunes et par les jeunes.
Le discours à promouvoir durant la prochaine étape n’est point celui de se poser la question-ritournelle : qu’est-ce que la révolution nous a apporté?, mais bien celle de dire voilà ce que nous allons créer pour que perdure la liberté, fleurisse la démocratie et triomphe le droit.
L’entreprise d’édification est difficile. Les Africains et les Africaines sont à même de la conduire à bon port. A la condition unique de rompre définitivement avec la culture de la division et de comprendre que nous sommes condamnés à construire ensemble dans la diversité et le respect du droit sacré à la différence.